UN NOMBRE MYTHIQUE.

Quatre + sept égal onze. 4711 un nombre à quatre chiffres qui a fait le tour du monde laissant derrière lui les traces parfumées d’une eau de Cologne célèbre. La vraie eau alcoolisée et parfumée de la ville de Cologne, est bien celle qui est née au N° 4711 de la Glockengasse dans la vile éponyme. De tous les célèbres parfums ou précieuses eaux de toilette, c’est celle qui m’aura bouleversé dès mon plus jeune âge.

Sans doute parce que ce fût le premier flacon contenant une eau aux senteurs florales qui suscitèrent chez moi une attirance si particulière en fixant définitivement son empreinte parfumée dans mon subconscient.  Sans doute aussi parce que cette eau de toilette était associée à mes grands-parents qui en usaient abondamment pour finaliser leur toilette quotidienne. Ensuite, elle fit partie de la panoplie hygiénique de la famille.

La caractéristique olfactive de cette eau parfumée comprend des parfums volatils issus des fruits comme la bergamote, le citron et l’orange. Alors que les notes de cœur proviennent de la lavande et du romarin. Enfin, le néroli forme la note de base. C’est la fragrance caractéristique de l’orange amer du bigaradier. 

Grâce à cette composition complexe, cette eau allait devenir le point d’orgue de nos bains de toilette. En effet, une fois séchés, puis revêtus de notre pyjama, nous avions droit à la friction de cette rafraîchissante eau de Cologne.

Très jeune, j’ai réalisé combien cette eau était devenue la marque identitaire de toute une population allemande en quête de propreté et d’hygiène, avant de se disperser aux quatre coins du monde. De couleur jaune très pâle, cet alcool se présente dans un flacon aux formes d’une bouteille de kirsch surmontée d’un bouchon rouge vif ou or qui faisait le pendant à l’étiquette bleu-vert et or. Sur la partie centrale de l’étiquette se détache comme un millésime, le nombre magique de 4711. Le flacon de toilette utilise le même principe de présentation qu’un flacon de vin.

Un jour, cette eau de Cologne n’avait plus droit de cité au sein de la famille. Je n’ai jamais cherché la raison. Aujourd’hui, il me semble qu’il y avait une raison que seule notre mère devait connaître. Il y a ainsi toujours des mystères qui parsèment les histoires familiales voire des secrets bien gardés.